Ghyllian entre dans le centre du salon, observant encore une fois les dégâts commis par le feu. Elle sort de son sac en cuir épais une grosse enveloppe en papier jauni et en sort un document qu'elle ajoute au panneau d'affichage. Toute personne intéressée aurait pu lire sur le document :
Compte rendu de la rencontre avec la Comtesse Amelie de Bayle.
Membres du Salon présents : Professeur Raedric Stornefeld, Chancelier et Assistante Ghyllian Picoseille, Hôte.
Membres de la maison de Bayle : Comtesse Amelie de Bayle et Sophie
Déroulement de la séance :Le professeur et moi sommes arrivés parfaitement à l'heure au lieu de rendez-vous et nous sommes présentés à Madame Sophie. Celle-ci a appelé la Comtesse et nous a guidés vers un étage supérieurs où nous nous sommes installés. Les hôtesses sont restées debout.
Le Chancelier a présenté notre organisation comme étant un groupe de scientifiques et d'érudits dont le but était de compiler des savoirs. D'où l'intérêt de prendre contact avec d'autres organisations. Il a indiqué que notre visite avait pour but trois objectifs.
Le Chancelier a commencé par décrire le
premier objectif : des membres de la maison Bayle devenant des consulaires pour le Salon. Il a présenté la manière de devenir consulaire; soit présenter une étude et l'évaluation de celle-ci par les membres du Salon déterminant l'entrée ou non dans le Salon en tant que consulaire. Le Chancelier a demandé à Amélie si la chose les intéressait et la réponse fut très nette : non. Le professeur Stornefeld a demandé la raison de ce refus afin d'éventuellement rectifier le tir. Les raisons de la Comtesse sont les suivantes : elle ne souhaite pas passer de test, n'a rien à prouver. Raisons auxquelles le Professeur répond en expliquant le but du Salon de centraliser le savoir.
Une question est posée par Sophie : y a-t-il obligation de partager ce qu'on écrit ? La réponse donnée par le professeur est que non, les membres sont libres de présenter ou non leur travail. L'auteure de la question dit trouver le concept inutile au vu du non partage de certains.
Question posée par la Comtesse : Quel intérêt personnel va-t-elle y trouver ?
Le professeur répond à cette question en présentant l'intérêt que les recherches lui apportent personnellement :
- L'avis d'autres chercheurs sur les recherches
- Un avis multi-disciplinaire
- Une opportunité d'améliorer les recherches futures
- Un angle de réflexion modifié
- La mise en évidence d'éventuelles erreurs
La Comtesse demande d'aborder les suivants points.
Le Chancelier aborde donc le
second point : la Liste des Pairs.. Il introduit des conférences à thèmes, le fait de rencontrer d'autres chercheurs. L'objectif étant que les chercheurs consultent la liste pour leur propres travaux. Il demande si la maison Bayle souhaiterait s'ajouter à la liste. La comtesse demande si les objectifs sont liés. Ce à quoi le Professeur répond que oui mais corrige en ajoutant qu'il n'est pas nécessaire d'être consulaire pour être dans la liste des pairs.
La comtesse de Bayle accepte de faire partie de la liste des pairs en signe de bonne volonté et de symbole d'ouverture. Elle insiste sur le fait que la première offre reste déclinée.
Le chancelier aborde alors
le troisième point : le souhait du Salon de racheter tous types d'écrits (narratifs ou informatifs).. La réponse de la comtesse est la suivante : "je ne vens pas mes archives". Le professeur insiste sur le fait que certaines bibliothèques ont des biographies, des histoires d'antan ou des condensés d’événements à compiler. Ce à quoi elle répond que qu'elle n'est pas romancière et ne souhaite vendre ses écrits. Que lorsqu'elle souhaite partager ses écrits, elle les publie.
Le chancelier souhaite aborder un quatrième point, discuté dans les missives. La Comtesse lui indique que la conversation a assez duré. Elle nous dit que ne connaissant rien du Salon et ne sachant pas évaluer notre crédit, elle ne souhaite pas être évaluée par notre organisation. Elle dit que notre offre n'est point une offre de collaboration mais bien de subordination. Le professeur indique qu'il ne souhaitait pas transposer la chose de cette manière. La comtesse répète qu'elle n'y voit pas son intérêt, mais bien le nôtre. Je suis alors intervenue, expliquant que le Salon et ses membres n’œuvrent pas dans le but d'un intérêt personnel quelconque mais bien dans l'optique de rassemble le savoir. Chose qui nous tient à cœur. La comtesse trouve que ça ne change rien à ses décisions.
Une nouvelle arrivante de la maison Bayle intervient en demandant un Salon de quoi nous étions. Amelie répond "un salon de scientifiques". Et la première de répondre "à, je pensais que vous étiez un salon de thé !". (Je ne digères toujours pas ce sarcasme ! ).
La discussion est cloturée; le Professeur et moi avons fait nos politesses et avons été raccompagnés à la sortie.
Je considère que cette réunion n'a pas été fructueuse. Les membres de la Maison Bayle nous ont pris de haut et nous ont manqué de respect. Leur organisation est différente de la notre. La comtesse ne parlait que en "je"; chose m'ayant choqué puisque nous nous représentons toujours comme un groupe. Son refus de participer au consulariat ainsi qu'au partage de documents est navrant. Elle n'est cependant pas revenue sur sa décision d'être de la liste des Pairs. Il semblerait éventuellement possible d'accéder à certaines de ces recherches puisqu'elle dit les avoir publiées. L'attitude inappropriée et non avenante des dames m'a laissée choquée et frustrée.Ghyllian Picoseille, Hôte du Salon.