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 [DIV] Les vertes collines de Strangleronce, par H. Nesingwary

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Kolben Fracassor

Kolben Fracassor


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MessageSujet: [DIV] Les vertes collines de Strangleronce, par H. Nesingwary   [DIV] Les vertes collines de Strangleronce, par H. Nesingwary EmptyDim 26 Jan - 19:00

Les vertes collines de Strangleronce

                                     
de Hemet Nesingwary






Chapitre I

Notre première journée s'est aussi bien déroulée qu'on pouvait l'espérer. Nous avons surtout œuvré à préparer l'établissement d'un campement. J'ai repéré un emplacement idéal près d'une rivière. À en juger par les vieux quais abandonnés qui s'y trouvent, ce site a été habité naguère. Quant aux anciens habitants, le temps nous dira peut-être ce qu'ils sont devenus.
Pour cette expédition, j'ai réuni Ajeck Rouack et sire S. J. Erlgadin, ainsi que mon fidèle serviteur Barnil Potepierre. J'ai combattu aux côtés du père d'Ajeck dans bien des batailles au service de l'Alliance. La voir grandir a été quelque chose de très particulier. Son père l'a bien formée dans les arts du maniement d'armes. Et en voyant son habileté à l’arc, je me demande si elle n’a pas du sang elfe dans les veines.
Sire S. J. Erlgadin est un aristocrate humain. Son père, le comte Erlgadin, était célèbre pour sa générosité. C'est le comte qui s'est battu pour améliorer les conditions de travail de la Guilde des Maçons pendant la reconstruction de Hurlevent après la Deuxième guerre.
Dans les années qui suivirent, après la trahison de la Guilde des Maçons par Hurlevent, sire Erlgadin devint aigri au sujet du rôle des nobles du royaume. Il ne souhaitait plus conserver la position que la lignée de son père lui réservait à la Maison des Nobles. Mais trêve de digressions. Le but de cette histoire n'est pas de jouer au traité de science politique ni à la biographie. C'est la narration de mes expériences de chasse dans les vertes vallées de Strangleronce
Nous nous sommes levés à l'aube. Barnil a commencé à préparer le repas du matin. J'ai constaté qu'Ajeck semblait distraite. La marche serait longue ce jour-là et la chasse s'annonçait dangereuse. Il était vital que chacun reste concentré. Mais Ajeck me semblait incapable de détacher ses yeux de Barnil qui nettoyait ses affaires dans la rivière.
Alors que j'allais interroger Ajeck sur son manque d'intérêt pour la stratégie de ce jour de chasse, elle s'est précipitée vers son carquois, a sorti une flèche et a tiré en direction du pauvre Barnil. Mais ce n'est pas Barnil qu'Ajeck visait. Lorsque Barnil s'est écarté, bouche bée, un grand crocilisque des rivières flottait à la surface, la flèche d'Ajeck parfaitement plantée entre ses deux yeux.
Nous sommes partis vers l'ouest, à travers la jungle épaisse. Marchant lentement et précautionneusement, nous avons cherché nos proies dans l'épaisse frondaison. La matinée s'est écoulée dans un silence frustré. Rien ne frémissait dans la vallée, pas même la brise. Au début de l'après-midi, nous étions fatigués et Barnil avait abandonné la démarche silencieuse du chasseur de proies. Il arpentait la région d'un pas lourd, faisant craquer les feuilles mortes et les brindilles.
Au cours d'un de ces faux-pas, Erlgadin a posé lourdement la main sur l'épaule de Barnil. Ajeck et moi nous sommes lancé un regard, pensant qu'il voulait simplement tancer Barnil. Mais Erlgadin a fait un geste lent de la tête vers un arbre mort, non loin. Deux yeux noirs nous fixaient au-dessus d'une gueule emplie de crocs acérés.


Chapitre II


C'était un tigre de Strangleronce, un mâle. Avant que j'aie le temps de relever mon arme, Erlgadin a pointé son arbalète vers la bête et a fait feu. Le trait a manqué la tête et a mordu la bête dans le flanc gauche. Le tigre a fait une puérile tentative pour fuir, mais la blessure était trop grave. Il a oscillé quelques secondes et Barnil l'a achevé d'un coup de hache.
La mise à mort a créé une atmosphère joviale parmi les membres de l'expédition. Barnil a servi de l'hydromel à tous. Mais la bonne humeur n'a pas duré. Alors que nous préparions le cadavre pour le rapporter au campement, nous avons été surpris par un horrible grognement. De toute ma vie je n'ai jamais rien entendu qui soit plus de nature à glacer le sang.
Sur un précipice rocheux découpé par le soleil couchant, j'ai aperçu le plus gros félin que l'on puisse imaginer. J'ai tiré une salve maladroite avec mon arme, mais le félin n'a pas bougé. Il a grogné à nouveau, plus fort que la première fois, et il a disparu.

Nous avons rassemblé nos affaires et nous sommes rentrés au campement.

J'avais promis à l'équipe que nous passerions le jour suivant à chasser des panthères, car leur fourrure est très chère à Azeroth. Cela est juste, vu le nombre de trappeurs et de chasseurs qui ont perdu la vie au service de l'Alliance.
Ajeck et sire Erlgadin étaient désireux d'apprendre à chasser efficacement avec un fusil nain. J'ai conseillé aux deux humains de laisser leurs armes primitives au campement. Barnil et moi leur avons fourni des armes à feu parmi les meilleures de Forgefer.
Ce jour-là, nous nous sommes aventurés vers le sud, à la suite de traces de panthère fraîches. Nous sommes arrivés à un ravin traversé par un immense pont de corde. Je n'ai pu m'empêcher de penser aux descriptions de Brann sur la région, quand j'ai aperçu cette merveille surplombant le vide. On pense si souvent que les trolls sont une race primitive et sans éducation, mais en observant la parfaite construction du pont je ne pus m'empêcher d'admirer l'habileté avec laquelle les bâtisseurs trolls avaient vaincu cette difficulté apparemment insurmontable.
Bien vite, Ajeck repéra les traces d'une panthère vers le sud-ouest. Nous avons avancé rapidement, les armes prêtes, avides de rencontrer notre proie. Un craquement de branchages a attiré notre attention. Il y avait quelque chose par là. Un coup d'œil rapide à Barnil a confirmé mes suppositions. Barnil a lentement relevé son fusil. Cette proie n'était pas pour nous, mais pour nos compagnons humains. D'innombrables panthères avaient perdu la vie au bout de nos canons. C'était au tour des humains.
Ajeck et sire Erlgadin restaient aux aguets, canon levé vers le feulement qui provenait de la frange mouvante des arbres. Le soleil de midi tapait dur sur nos épaules. Un mince filet de sueur coulait le long des tempes d'Erlgadin lorsqu'il a relevé le chien de son arme. Au cliquetis qui a retenti, la dense végétation s'est ouverte et une panthère noire, un spécimen magnifique, est entrée dans la clairière.

Chapitre III

Les humains ont pointé leur arme sur la panthère qui courait le long de la ligne des arbres. Les canons se déplaçaient en parallèles parfaites. Barnil m'a lancé un coup d'œil pressant mais j'ai fait non de la tête. Cette chasse était pour les humains, pas pour Barnil ni pour moi. Erlgadin a tiré, mais a manqué la cible. Il n'était visiblement pas préparé au violent recul de l'arme.
Son arme a failli lui échapper des mains. Le canon a dévié et est venu se placer sous le fusil d'Ajeck. Ajeck a choisi ce moment précis pour tirer. Le coup est parti avec sa détonation caractéristique, mais dans la direction de la ligne d'arbres. Des oiseaux se sont envolés dans toutes les directions avec des cris plaintifs. Un filet de fumée s'est élevé de l'arbre qui avait été touché. Stupéfaits, nous avons vu une énorme branche tomber sur la panthère en pleine course, lui brisant la colonne vertébrale.
Au fur et à mesure que les semaines passaient, notre stock de peaux de panthère et de tigre grandissait. Je décidai qu'il était temps pour l'expédition de se concentrer sur un nouveau défi : les raptors.

Les humains, tout en appréciant l'expérience de Barnil et la mienne, décidèrent de ne pas se servir d'armes à feu. Ajeck se sentait plus à l'aise avec un arc et sire Erlgadin ne quittait jamais le camp sans une solide arbalète.
Nous avons levé le camp à l'aube et sommes partis vers le sud en traversant les ruines de Tkashi. Barnil craignait qu'on ne rencontre des membres de la tribu Scalp-rouge. J'ai rappelé à Barnil que les Scalps-rouges se concentraient surtout sur la destruction de leurs rivaux, les Casse-crânes. Cela, bien sûr, n'a pas rassuré Barnil le moins du monde. Mais j'avais un fusil chargé, des munitions, et trois chasseurs expérimentés pour me réconforter contre la menace d'une embuscade.
Je me suis déjà tenu devant un immense infernal sur le champ de bataille, tandis que l'armée de la Légion ardente avançait de toutes les directions. Une bande de trolls sans chef est aussi inoffensive qu'un lapin dans les collines de Dun Morogh.

Nous avons traversé les ruines de Tkashi sans incident, au grand soulagement de Barnil. Le groupe s'est ensuite dirigé vers l'ouest, en direction de la Grande Mer, longeant les ruines de Zul'Kunda au sud. C'est alors que nous montions les escarpements du rivage que nous avons repéré notre premier raptor.
La bête ne nous a pas entendus approcher. Tout ce qu'elle a reçu, c'est une balle entre les yeux. Sire Erlgadin a laissé échapper un cri de joie tandis qu'Ajeck me lançait un coup de tête approbateur. J'ai cherché ma pipe dans mon sac, pour célébrer cette victoire. Barnil a filé vers le haut de la colline pour retrouver le cadavre du raptor. J'ai regardé la bête morte avec la satisfaction qui accompagne chaque joli tir.
Mais je n'ai pas profité longtemps de ce moment de gloire. Quand j'ai tourné les yeux vers l'horizon, j'ai vu plusieurs silhouettes apparaître au sommet de la colline, juste au-dessus du pauvre Barnil.

*Fuyez, Barnil!* ai-je hurlé. Ajeck, sire Erlgadin et moi avons envoyé une salve de balles et de flèches vers les nouveaux raptors. Dans la confusion, nous en avons abattu un autre.
Nos tirs mal ajustés ont suffi à couvrir la fuite de Barnil. Il a dévalé la colline pour nous rejoindre. Nous nous sommes précipités dans la jungle, entraînant derrière nous une meute de raptors flagellants.

Les chasseurs étaient désormais les proies.

Chapitre IV

J'ai mené le groupe jusqu'à la mer, espérant que le rivage nous fournirait une protection contre les raptors. Dans notre hâte, nous sommes allés trop loin vers le nord, jusqu'à un promontoire dangereusement escarpé. Erreur fatale. Ma faute. Nous nous sommes retrouvés bloqués sur une corniche, les raptors à quelques pas derrière nous.
e fis lentement un pas en avant, arme levée. J'avais conduit ces braves chasseurs à leur mort. J'étais prêt à mourir en tentant de les défendre. Les raptors flagellants sont particulièrement féroces, réputés pour leur inextinguible soif de sang. Ils étaient beaucoup plus nombreux que nous. Mais je n'allais pas les laisser me tuer ainsi que mes camarades sans verser d'abord un peu de leur sang.
Ajeck et sire Erlgadin ont préparé leurs armes, un à chacun de mes côtés, nos dos tournés vers la mer. Barnil a laissé échapper un soupir et a levé sa hache. Les flagellants étaient presque sur nous. Ils avançaient moins vite. Ils traquaient leurs proies maintenant qu'ils savaient qu'ils nous avaient piégés.
Et le miracle a eu lieu. Loin sur notre flanc, nous avons entendu le rugissement caractéristique et terrifiant du grand tigre blanc. Malgré leur nombre, les raptors ont fait demi-tour et se sont dispersés dans toutes les directions. Nous avons vu un bref éclair blanc : le tigre passait devant nous et se précipitait sur l'un des raptors. Inutile de donner des ordres : nous savions tous que l'heure de fuir avait sonné.
Nous avons foncé jusqu'au campement, sans ralentir. Au cours de la nuit, assis silencieusement autour du feu de camp, nous avons médité sur l'étrange destin qui venait de nous sauver la vie. Tels sont les risques de la chasse. Nous jouons avec le destin. Chacun de nous, à un moment ou à un autre, rencontrera sa fin entre ses dents aiguisées. Le nain que je suis est simplement heureux que ce moment ne soit pas arrivé dans les vertes collines de Strangleronce.
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